Manques de moyens des usagers, tarifs prohibitifs des assureurs
Le défaut d’assurance auto en France d’outre-mer et en Corse peut s’expliquer notamment par trois phénomènes :
- Le niveau de vie très bas des îles
Taux de chômage très élevé, taxes salées… Le pouvoir d’achat des îliens n’est clairement pas au beau fixe et de nombreux conducteurs n’ont tout simplement pas les moyens d’assurer leur véhicule. Quand certains jugent superflu le fait de s’assurer, d’autres ne peuvent s’acquitter de leur prime et voient leur contrat d’assurance auto s’annuler automatiquement.
- L’accidentalité élevée dans les départements, régions et collectivités d’outre-mer (DROM-COM) et en Corse
En 2013, Saint Barthélémy, la Nouvelle Calédonie, la Guadeloupe et la Guyane étaient en tête du classement français de la mortalité sur les routes, suivis non loin dans le tableau par les deux départements de Corse, la Polynésie Française et Saint Martin. Révélateurs d’une forte accidentalité, ces taux élevés témoignent aussi d’une forte sinistralité. Et c’est un fait : plus il y a de sinistres, plus il y a de « malussés » et plus les tarifs des assurances voiture sont élevées.
- La frilosité des assureurs
C’est presque une lapalissade : les assureurs n’aiment pas les mauvais payeurs. Ajoutés à cela les incommensurables risques à couvrir, dus à la forte accidentalité mais aussi au climat et au relief parfois hostiles, il n’en faut pas plus pour faire fuir les assureurs… et on en arrive invariablement au même résultat.
La prévention routière : un début de solution ?
L’une des solutions pour faire baisser les tarifs et payer pas cher son assurance auto est de faire baisser la sinistralité. Et comme il est impossible de lutter contre les éléments naturels, le seul levier reste la sécurité routière. Car les chiffres sont effrayants : en 2013, 159 personnes sont décédées sur les routes des DROM (Guadeloupe, Martinique, Guyane, La Réunion, Mayotte), 68 dans les COM (Saint Barthélémy, Saint Martin, Wallis et Futuna, Polynésie Française, Nouvelle Calédonie) et 39 en Corse.
L’observatoire interministériel de la sécurité routière soulève plusieurs facteurs de l’insécurité routière, propres aux départements et régions d’outre-mer : « mobilité, démographie, relief, longueur et nature du réseau, climat, équilibre jour/nuit, pratiques locales, différences sociales et culturelles ». De plus, le bilan de l’accidentalité 2013 met particulièrement en avant les facteurs alcool et vitesse.
Les 26 nouvelles mesures de sécurité routière annoncées par le ministre de l’Intérieur en janvier 2015 suffiront-elles à endiguer le problème ? Notons que la n°19 vise à « agir contre le défaut d’assurance en se donnant les moyens techniques de vérifier l’adéquation entre les véhicules assurés et les véhicules immatriculés ».