Arrêt maladie : vers un délai de carence de 6 jours ?
Pour enrayer le déficit public, le Gouvernement a présenté le 15 juillet dernier, une série de mesures afin de faire économiser, dès 2026, 4 milliards d’euros à l’Assurance maladie. Parmi les pistes envisagées : doubler le nombre de jours de carence, passant de 3 jours non indemnisés à 6. LeLynx.fr, comparateur de mutuelles, vous explique les enjeux d’une telle mesure.
Envolée des arrêts maladies : des facteurs économiques et démographiques
En 2024, 16,9 milliards d’euros d’indemnités journalières (IJ) ont été versées selon la Mutualité française. Parmi ce montant, la fraude aux IJ représente 42 millions d’euros, 2 fois plus qu’en 2023. Depuis le Covid, le volume total des IJ augmente en moyenne de 6,3 % par an contre 2,9 % entre 2010 et 2019.
Entre 2019 et 2023, 58 % de la hausse des arrêts maladies s’expliquent par des facteurs démographiques et économiques :
- L’inflation et revalorisation salariale qui provoquent une hausse mécanique des indemnités ;
- Le vieillissement de la population et augmentation du nombre d’actifs ;
- La pandémie de Covid-19 a fait exploser le coût des arrêts maladie de 30 % en 2020.
L’Assurance maladie constate également une inquiétante hausse des arrêts maladie chez les moins de 30 ans et des durées de prescription souvent inadaptées qui ne respectent pas les recommandations de la Haute Autorité de Santé.
Enfin, le manque de médecin du travail est un vrai sujet car leur consultation est essentielle pour reprendre le travail après un arrêt d’au moins 1 mois.
Comment fonctionne le système de carence ?
Tout salarié du secteur privé à qui est prescrit un arrêt de travail se voit appliquer 3 jours de carence. Pendant ces 3 jours, le salarié n’est pas rémunéré par son employeur et ne perçoit pas d’indemnités journalières et de la part de l’Assurance maladie.
Aujourd’hui, environ deux tiers des salariés du privé sont protégés contre cette perte de revenu grâce à la prévoyance d’entreprises. Des accords collectifs garantissent une indemnisation, versée directement par l’entreprise, dès le 1er jour d’arrêt maladie.
Les autres pistes envisagées
Le rapport annuel de l’Assurance maladie dévoilé fin juin présente d’autres pistes pour limiter cette hausse des arrêts maladie :
- Depuis le 1er juillet, de nouveaux formulaires papier, plus difficiles à falsifier, sont obligatoires ;
- Une campagne de sensibilisation auprès des médecins et contrôle des praticiens qui délivrent plus d’arrêts que la moyenne de leurs confrères ;
- La suppression de délivrance d’arrêt de travail par téléconsultation ;
- Limiter la durée de primo prescription à 1 mois en cas d’hospitalisation et à 15 jours pour une prescription par un médecin de ville ;
- Le renforcement des contrôles, notamment sur les cas jugés atypiques.
Le maintien de salaire
La perte financière soudaine de salaire provoquée par un arrêt maladie peut être compensée grâce à la prévoyance maintien de salaire, aussi appelée “assurance perte de revenus”. Cette indemnité vient compléter celles versées par la Sécurité sociale et le maintien de salaire de l’employeur.
Contrairement à la mutuelle santé collective, la prévoyance santé n’est pas obligatoirement proposée par les entreprises. Toute personne peut souscrire à titre individuel un contrat de prévoyance.
Si la mutuelle santé soulage le budget santé de l’employé au quotidien, la prévoyance sécurise son niveau de vie en cas de coup dur. L’idéal est de combiner les deux pour une protection complète.
Comparer les mutuelles santé en ligne permet de trouver une couverture réellement adaptée à vos besoins, notamment si vous souhaitez bénéficier d’un bon niveau de remboursement en cas d’arrêt de travail. Certaines mutuelles proposent des garanties spécifiques pour compléter les indemnités journalières de la Sécurité sociale et maintenir votre niveau de salaire. Si vous trouvez une offre plus avantageuse, avec de meilleures garanties et un tarif plus compétitif, vous pouvez résilier votre mutuelle santé actuel à tout moment après un an d’engagement, sans frais ni justification.