La sinistralité en hausse : quelle conséquence sur votre assurance habitation ?
La Caisse centrale de réassurance (CCR) vient de publier son rapport « Bilan Cat’Nat’ 1982-2024 ». L’année 2024, marquée par les sécheresses, les inondations et le cyclone Chido, illustre parfaitement l’aggravation de ces épisodes climatiques et met à rude épreuve le régime Cat’Nat ». LeLynx.fr vous présente les grandes lignes de ce rapport et l’impact attendu sur votre assurance habitation.
Des épisodes climatiques plus violents et plus fréquents
Le réchauffement climatique touche toutes les régions du monde, n’épargnant pas la France. La hausse des températures globales entraîne plus de sécheresses ainsi que des précipitations plus intenses et plus fréquentes. En effet, l’atmosphère contient de plus en plus d’humidité et, avec l’augmentation des températures, le risque de pluies extrêmes progresse. L’année 2024 a été, non seulement, la plus chaude jamais enregistrée en Europe mais aussi la plus marquée par des inondations meurtrières.
En France, le constat est dramatique. À titre d’exemple, entre septembre et novembre 2024, 12 épisodes d’inondations ont provoqué d’importants dégâts. On se rappelle le mois d’octobre qui a particulièrement marqué les esprits. Rien que pour cet épisode, on estime qu’il y en a pour 350 à 420 millions de dommages. De la même manière, la sécheresse a touché 11 départements l’année dernière et son coût est estimé entre 21 et 24 millions d’euros.
Les territoires d’outre-mer sont particulièrement touchés par ces phénomènes, car ils concentrent 10 % de la sinistralité. On estime que le cyclone Chido a engendré près de 500 000 millions d’euros de dommages.
Le rapport de la CCR précise que « d’ici à 2050, les sécheresses devraient être 5 fois plus fréquentes, les précipitations extrêmes 2,8 fois plus nombreuses et les cyclones extrêmes 20 % plus fréquents ».
Le régime Cat’Nat’ fortement déficitaire
Créé en 1982, le régime Cat’Nat’ permet de pallier une carence de couverture des risques naturels en se fondant sur le principe de solidarité nationale. Ce régime est financé par une taxe sur les contrats d’assurance, or depuis 2016 les primes collectées ne suffisent plus à couvrir les sinistres en assurance habitation.
En moyenne, un ménage français a payé 24 euros en 2024 pour la garantie Cat’Nat’ de son assurance habitation. Depuis janvier 2025, le taux de surprime Cat’NAt’ a été augmenté afin de tenter de rétablir l’équilibre.
Quel impact sur les assurances habitation ?
En 2024, les assureurs ont versé près de 5 milliards d’euros d’indemnisations, selon France Assureurs. La hausse des sinistres a par conséquent entraîné une augmentation des primes d’assurance habitation de 8 à 10 % par rapport à 2024.
On note d’importantes différences tarifaires d’une région à une autre. D’après notre baromètre 2025 de l’assurance habitation, les habitants des régions les plus exposées aux inondations ou aux sécheresses paient plus cher leur assurance habitation. Parmi les régions où le coût moyen de l’assurance habitation est le plus élevé, on trouve la Corse (115 €), la Nouvelle-Aquitaine (111 €), les Hauts-de-France (107 €) et l’Occitanie (106 €).
Si l’État français prévoit de prendre des mesures de prévention, il est conseillé aux assurés de comparer les offres en ligne pour bénéficier du meilleur rapport garanties/prix. Au-delà d’une assurance habitation moins chère, c’est surtout une couverture plus large et complète qui fait la différence face aux risques climatiques.