Réforme des ALD : un enjeu crucial pour l'Assurance maladie et les mutuelles
Mardi 25 juin, la Caisse nationale d’assurance maladie a publié un rapport alarmant : le déficit atteindrait près de 16 milliards d’euros en 2026 ! L’Assurance maladie dévoile ses propositions et vise 4 milliards d’euros d’économie dès l’an prochain. Parmi celles-ci, une réforme du dispositif des Affections de longue durée. Qui est concerné ? Quel sera l’impact sur les mutuelles ? LeLynx.fr fait le point.
Une réforme pour maîtriser les dépenses de soins
La situation des finances publiques ne cesse de se dégrader et la Caisse nationale d’assurance maladie (CNAM) doit trouver des solutions pour garantir son fonctionnement.
La CNAM propose dans son rapport plusieurs leviers d’économie comme la réorganisation du système de soins, la baisse des prix des médicaments, la lutte contre les fraudes, la limitation des arrêts maladie, etc… Et une refonte du dispositif des Affections de longue durée, les ALD.
En effet, le vieillissement de la population s’accompagne inexorablement d’une hausse du nombre de personnes souffrant de maladies chroniques, comme le diabète, les insuffisances cardiaques, les maladies chroniques actives du foie, le VIH ou certains cancers. Ces pathologies ALD sont prises en charge à 100 % par l’Assurance maladie.
En 2021, les dépenses de l’Assurance maladie relatives aux assurés en ALD s’élevaient à près de 12,3 milliards d’euros et pourraient coûter près de 16 milliards d’euros à l’horizon 2030 avec un nombre de bénéficiaires estimé à 1 personne sur 4 d’ici 10 ans.
Quelles conséquences pour les patients atteints d’affection longue durée ?
La Sécurité sociale et l’État souhaitent pérenniser ce dispositif qui n’a presque pas été modifié depuis 1986 et adapter la couverture des soins à la gravité des pathologies et aux besoins réels des patients. L’objectif est de garantir une meilleure efficacité du système, tout en maîtrisant les dépenses publiques de santé.
Parmi les pistes évoquées, figure la possibilité de sortir certaines personnes du régime ALD lorsqu’elles sont en situation de guérison ou de rémission de certaines pathologies. Une perspective qui inquiète les assurés atteints de maladies chroniques, qui redoutent de devoir renoncer à certains soins, traitements ou examens de suivi pour éviter une hausse de leur reste à charge.
Un impact inévitable sur les complémentaires santé
Dans ce contexte de système de santé sous tension et d’évolution du cadre réglementaire, les complémentaires santé pourraient être fortement impactées. En effet, les dépenses non couvertes par la Sécurité sociale risquent d’être reportées sur les assurés et leurs mutuelles, lesquelles pourraient à leur tour répercuter ces coûts supplémentaires sur le montant des cotisations annuelles.
Une augmentation des tarifs qui mettrait davantage la pression sur le budget santé des ménages, déjà affectés par la hausse générale du coût de la vie. Il devient donc essentiel de comparer les devis de mutuelle santé régulièrement et d’évaluer ses besoins en matière de soins, afin d’adapter sa couverture et réaliser des économies tout en conservant un bon niveau de garantie.