Serait-ce la fin des carburants alternatifs ?
Le biogazole (B100) et l’éthanol (E85), soutenus par des aides, pourraient perdre leur attractivité. Le gouvernement va débattre de la suppression progressive de cette niche fiscale dans le cadre du Budget 2026. Une hausse inévitable des prix à la pompe est attendue, mettant en péril leur compétitivité face aux énergies fossiles. LeLynx.fr, comparateur d’assurance auto, vous explique pourquoi.
Une niche fiscale très onéreuse pour l’État
Le projet de loi de finances 2026, actuellement en débat au Parlement, prévoit la révision de plusieurs niches fiscales, dont celles concernant le biogazole (B100) et l’éthanol (E85).
Aujourd’hui, l’E85 coûte 0,71 € le litre à la pompe, avec une taxe à seulement 12 centimes par litre. Un avantage considérable comparé aux 69 centimes de taxe sur l’essence. Mais ce tarif préférentiel devrait passer à 0,86 € dès l’année prochaine, puis atteindre 1,20 € dans trois ans.
En 2025, la niche fiscale des biocarburants coûte près de 500 millions d’euros par an à la France :
- Entre 100 et 160 millions d’euros pour le B100 ;
- Environ 430 millions d’euros pour l’E85.
En augmentant progressivement les tarifs sur 3 ans, l’État pourrait récupérer ces 500 millions d’euros en 2028.

L’inquiétude des producteurs et des automobilistes
Les professionnels expriment leur mécontentement après avoir réalisé de nombreux investissements pour convertir leurs véhicules au biocarburant. Le B100, utilisé comme alternative au diesel, concerne aujourd’hui 15 000 camions sur les 600 000 en circulation. La suppression de cet avantage ramènerait sa fiscalité au niveau du gazole professionnel.
Concernant les particuliers, 400 000 automobilistes roulent à l’E85, dont 150 000 véhicules conçus pour ce carburant et 250 000 équipés d’un boîtier de conversion. Si le prix au litre doit passer à 0,86 € l’année prochaine, il atteindra 1,20 € en 2026, soit un tarif toujours plus faible que l’essence ou le diesel.
De leur côté, les agriculteurs craignent un impact direct sur leurs exploitations, déjà fragilisées bien que la filière de production de bioéthanol française ne soit, a priori, pas encore suffisante pour alimenter tout le réseau.
Rouler au bioéthanol : quel impact sur votre assurance voiture ?
Il n’existe pas d’assurance auto spécifique aux voitures roulant avec un biocarburant. Certaines compagnies d’assurance peuvent valoriser l’utilisation de véhicules plus propres en proposant des tarifs préférentiels pour les usagers qui roulent avec un moteur flex-E85.
En effet, le prix de l’assurance auto varie en fonction de la motorisation :
- Bioéthanol : 571 €/an en moyenne ;
- GPL : 617 €/an en moyenne ;
- Diesel : 649 €/an en moyenne ;
- Essence : 680 €/an en moyenne.
L’assurance auto des voitures électriques est la plus chère. Cela s’explique principalement par leur technologie et la complexité des réparations qu’elles nécessitent. Elle s’élève en moyenne à 803 €/an*.
Malgré les hausses de prix prévues pour les 3 prochaines années, le bioéthanol reste le carburant le plus accessible du marché. Longtemps considérés comme très chers, les boîtiers de conversion E85 sont désormais plus abordables.
Si cet investissement vous intéresse, il est nécessaire de déclarer l’installation du boîtier à la préfecture pour mettre à jour sa carte grise. Cette transformation doit ensuite être déclarée à son assurance.
Enfin, il est conseillé de comparer les devis d’assurance auto en ligne afin de trouver la meilleure assurance voiture en fonction de sa motorisation et de son budget.
*Méthodologie : résultats obtenus à partir d’un échantillon significatif de primes d’assurance cliquées sur LeLynx.fr entre le 01/01/2025 et le 16/10/2025.