Capteurs de glycémie pour les sportifs : une tendance qui pénalise les malades
Les sportifs, puis les influenceurs beauté et bien-être, utilisent depuis quelques années les capteurs glycémiques. Ce dispositif, normalement réservé aux diabétiques, permet de mesurer le taux de sucre dans le sang en temps réel. Pour les premiers, l’objectif est d’améliorer leurs performances, pour les autres, maigrir. Quels sont les risques ? Quel impact sur les malades et l’Assurance maladie ? LeLynx.fr, comparateur de mutuelle, fait le point.
À quoi servent les capteurs glycémiques ?
Les capteurs de glycémie, disponibles depuis 2017, révolutionnent la vie des diabétiques. Ce petit patch collé au bras mesure en continu le taux de glucose dans le sang, transmettant les données à une application.
Chez une personne non diabétique, la glycémie se régule naturellement grâce à l’insuline. Mais pour les diabétiques, ce mécanisme est défaillant : ils doivent s’injecter de l’insuline plusieurs fois par jour pour éviter les variations dangereuses.
Avant, les malades devaient se piquer le doigt plusieurs fois par jour. Aujourd’hui, ce capteur permet d’anticiper les crises d’hypo ou d’hyperglycémie, améliorant ainsi la qualité de vie et la sécurité des malades.
Un usage controversé par les sportifs et les influenceurs
Mais ce capteur, disponible en vente libre, est désormais le nouvel accessoire des influenceurs qui cherchent à contrôler leur poids et des sportifs, amateurs et pros, pour booster leurs performances. Une tendance critiquée par le monde médical.
En effet, dans le cas des sportifs, aucune étude ne démontre l’efficacité de ce capteur dans l’amélioration des performances.
Si cet objet peut leur permettre de prévoir un coup de fatigue, cela reste néanmoins très contraignant. Les médecins du sport et les nutritionnistes mettent en garde contre les risques de troubles du comportement alimentaire qu’il peut favoriser.
Des difficultés à obtenir ce dispositif
Pire encore, cette pratique a des conséquences directes sur les malades. Leur détournement par des sportifs ou des influenceurs non diabétiques provoque des tensions sur les stocks et pénalise les malades qui en ont un besoin vital.
De nombreuses personnes déplorent également la banalisation qui est faite de la maladie. Il s’agit en effet d’une pathologie grave et chronique, qui demande une prise en charge médicale rigoureuse. Il s’agit d’une maladie dangereuse si elle n’est pas correctement contrôlée au quotidien et non d’une tendance.
Capteurs de glycémie : un remboursement strict
Plus de 4 millions de Français souffrant de diabète et près de 400 000 d’entre eux utilisent quotidiennement un capteur de glycémie. Ce dernier est remboursé par l’Assurance maladie sous conditions strictes : des diabétiques de type 1 ou 2, traités par insulinothérapie, et certains diabétiques de type 2 dont le traitement est moins intensif. La prescription par un diabétologue est obligatoire.
Il est également important de choisir la meilleure mutuelle santé adaptée à cette pathologie car beaucoup de frais complémentaires ne sont pas forcément pris en charge par l’Assurance maladie, comme les dépassements d’honoraire ou les consultations régulières chez des spécialistes comme l’ophtalmologiste, ou le podologue. Il est donc conseillé de bien comparer les devis mutuelle afin de souscrire au contrat le plus adapté.
Une fraude qui peut coûter cher à l’Assurance maladie
Les capteurs de glycémie, contrairement à des médicaments comme l’Ozempic, s’achètent librement, y compris en ligne. Pourtant, certains n’hésitent pas à utiliser de fausses ordonnances pour obtenir un remboursement, économisant ainsi jusqu’à plusieurs centaines d’euros par mois — un manque à gagner direct pour l’Assurance maladie. L’Agence nationale de sécurité du médicament a lancé des enquêtes.