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Voitures thermiques : la fin en 2035 est-elle vraiment annulée ?

Publié le 17/12/2025
Lecture 3 min.
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La Commission européenne vient de rouvrir le dossier de l’interdiction totale des ventes de voitures thermiques en 2035, mais sous conditions. LeLynx.fr, comparateur d’assurance auto, fait le point sur la situation.

L’électrification reste l’objectif n°1

La Commission est revenue sur la fin actée de la vente de thermiques en 2035. Rappelons que cet objectif est lié à un enjeu plus large : la neutralité carbone sur le continent européen à horizon 2050. Cette annonce peut ressembler à une victoire (ou à un sursis) pour les constructeurs. Mais, dans les faits, elle pourrait être un trompe-l’œil. Et ne pas changer grand-chose à la trajectoire globale.

D’abord, sur la mesure phare : la réduction imposée des émissions polluantes. Elles ne baisseraient “que” de dix points, pour passer de 100% (voitures uniquement électriques) à 90%. Concrètement, cela laisserait une petite marge, surtout pour les hybrides rechargeables. En effet, leurs émissions restent limitées (de 30 à 50 g/km). Mais elles montent de 95 à 110 g/km pour l’hybride, de 110 à 135 g/km pour le diesel, et au-delà de 120 g/km pour l’essence*. Autrement dit : les voitures 100% thermiques resteraient, de fait, condamnées à disparaître.

Autre point important : cette ouverture s’accompagne de deux objectifs qui, aujourd’hui, paraissent difficilement atteignables. Le premier : utiliser de l’acier “vert” pour construire des véhicules s’ils ne sont pas électriques. Or cet acier est, pour l’instant, très peu produit.

Le second est encore plus contraignant : la vente de voitures thermiques serait aussi conditionnée à l’usage de carburants de synthèse. Ces carburants existent sur le papier, et quelques projets sont en cours. Mais on reste loin d’une production industrielle à grande échelle.

Porsche, qui s’est lancé dans ce projet avec une usine pilote au Chili, espère fabriquer d’ici deux ans 550 millions de litres de ce carburant. À comparer avec la consommation française, qui représente à elle seule… 47,5 milliards** de litres depuis le début de l’année.

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L’électrification du parc d’ici 2035 : réaliste ou utopique ?

On pourrait croire que cette proposition reste utopique, dans un marché où les ventes d’électriques, à dix ans de l’échéance, pèsent à peine 20% du marché en Europe. Pourtant, plusieurs annonces faites hier pourraient quand même changer la donne.

La Commission semble avoir intégré un point clé : la voiture électrique se développera difficilement sans soutien financier. Elle a donc voté des budgets exceptionnels. Première annonce : un investissement de 1,5 milliard d’euros dans la fabrication de batteries européennes. L’objectif est de créer des économies d’échelle, pour rendre la production de véhicules électriques moins chère.

Deuxième annonce : la création d’un “super-bonus” européen à l’achat de petites voitures électriques (moins de 4,20 m). La logique est la même : rendre l’électrique plus accessible. Car aujourd’hui, une voiture électrique neuve coûte en moyenne 35 000 €***. L’Europe mise donc sur un marché de modèles plus petits, plus abordables, et plus faciles à diffuser massivement.

Sources : (*) Ademe, (**) UFIP et Observatoire Cetelem (***)