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Médecine douce : une fraude estimée à 100 millions d’euros par an

Publié le 17/09/2025
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Les tarifs des assurances santé poursuivent leur hausse, portée par le 100 % santé, la revalorisation des soins et l’engouement croissant pour les médecines douces. Bien que non prises en charge par la Sécurité sociale, ces pratiques représentent près d’1 milliard d’euros remboursés. Mais selon MedSmart, la fraude dans ce domaine est massive. LeLynx.fr fait le point sur ces dérives et les enjeux pour les mutuelles.

Médecines douces : des failles dans le système de remboursement

Les médecines douces regroupent plusieurs disciplines, les plus connues étant l’ostéopathie, l’homéopathie, l’hypnose, l’acupuncture ou encore la diététique. La prise en charge de ces séances par la Sécurité sociale est quasiment nulle. Il est donc nécessaire de souscrire une mutuelle santé qui propose de rembourser ces médecines alternatives.

Après une analyse de ses données, MedSmart estime que la fraude sur ces soins non pris en charge par la Sécurité sociale dépasse les 10 % soit près de 100 millions d’euros par an. L’assurtech met en évidence la difficulté pour les complémentaires santé à détecter les actes frauduleux.

En effet, moins de 10 % des factures sont traitées par télétransmission. La grande majorité d’entre elles sont difficilement traçables car manuscrites ou transmises sous version PDF ou via une photo sans un contrôle direct du praticien.

un acupuncteur plante des aiguilles dans l'épaule d'un patient

Le marché des médecines douces en pleine expansion

Des réseaux bien organisés ont su exploiter les failles d’un système encore peu encadré, dans un secteur qui représente près d’un milliard d’euros de remboursements. Un terrain d’autant plus sensible que l’intérêt des assurés pour les médecines douces ne cesse d’augmenter.

Selon un rapport du Conseil national de l’Ordre des médecins de juin 2023, 71 % des Français y ont déjà eu recours. Ces pratiques sont ainsi devenues un atout commercial majeur pour les complémentaires santé, qui adaptent leurs offres pour répondre à cette demande croissante.

Un terrain propice aux fraudes

Le remboursement des médecines douces constitue aujourd’hui un « angle mort » pour les complémentaires santé. Plusieurs facteurs facilitent les fraudes :

  • La facilité pour les fraudeurs d’usurper l’identité de praticiens ;
  • La diversité des modèles de factures facilitant la production de faux ;
  • L’absence de normes communes pour une coordination efficace entre praticiens et mutuelles ;
  • La transmission directe des factures par les assurés, sans validation du praticien.

Un manque d’encadrement qui met les mutuelles en difficulté, d’autant plus que l’engouement des Français pour ces pratiques ne faiblit pas. Plébiscitées pour la gestion du stress, des troubles du sommeil ou de la douleur chronique, les médecines douces sont aussi largement utilisées en accompagnement de maladies lourdes, notamment par les personnes atteintes de cancer. Une popularité croissante qui renforce l’enjeu de contrôle dans leur remboursement.

Médecines douces et mutuelles : comment cela fonctionne ?

La prise en charge des médecines douces varie selon l’assureur et les garanties incluses dans le contrat de mutuelle. La plupart des complémentaires santé proposent un forfait annuel dédié, généralement compris entre 200 et 500 € par an. Pour en bénéficier, il suffit de transmettre la facture du praticien à la mutuelle, qui rembourse selon les modalités prévues au contrat.

Il est possible de comparer en ligne les devis de mutuelle remboursant les médecines douces. En sélectionnant vos besoins et votre budget, il est facile d’étudier et de sélectionner la meilleure mutuelle pour le remboursement des médecines douces.