Si de nombreux médicaments présentent des contre-indications pour certains patients, c’est d’autant plus vrai pour les femmes enceintes. En effet, certains médicaments sont dangereux pour la femme enceinte, particulièrement sensible pendant sa grossesse. Il convient donc d’être vigilant sur la prise de médicaments qui peuvent présenter des risques pour la santé et le développement du fœtus.
Quels sont les médicaments interdits aux femmes enceintes ?
Certains médicaments sont dangereux pour la femme enceinte. Il convient ainsi de les proscrire. Cela concerne toutes les formes de médicaments : comprimés, gélules, gouttes nasales ou pour les yeux, sirops, pommades ou gels, suppositoires, patchs…
Voici quelques médicaments dangereux pour la femme enceinte :
- Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) : les médicaments tels que l’ibuprofène, le kétoprofène et l’aspirine à forte dose sont contre-indiqués durant la grossesse. En effet, ils peuvent avoir des effets foetotoxiques, c’est-à-dire qu’ils peuvent augmenter le risque de fausse-couche et avoir des conséquences néfastes sur la formation et la croissance des organes du fœtus.
- Les traitements contre l’acné sévère : les traitements à base d’isotrétinoïne tels que Roaccutane ou Curacné sont formellement interdits au cours de la grossesse. Ils présentent des effets tératogènes, c’est-à-dire qu’ils peuvent provoquer une malformation sévère chez l’enfant à naître.
- Les antidépresseurs, anxiolytiques et somnifères : certains médicaments peuvent avoir des effets néfastes sur le nouveau-né pendant ses premiers jours. En effet, son foie et ses reins auront du mal à éliminer les médicaments.
- Les antiépileptiques : les médicaments qui contiennent de l’acide valproïque sont contre-indiqués chez la femme enceinte. Ils peuvent provoquer des malformations chez le bébé.
- Les antibiotiques : certains antibiotiques comme ceux de la famille des cyclines, des aminosides ou des quinolones sont contre-indiqués chez la femme enceinte. Ils peuvent en effet provoquer des infections graves chez le fœtus.
Quels médicaments éviter en début de grossesse ?
Il est utile de faire une consultation préconceptuelle chez un professionnel de santé pour faire le point sur les médicaments contre-indiqués. En effet, cela permet de changer, voire de supprimer, un traitement en amont de la conception pour éviter tout problème de développement fœtal.
La consultation préconceptuelle peut être menée par :
- Un médecin traitant;
- Un gynécologue;
- Une sage-femme.
Paracétamol : un médicament dangereux pour la femme enceinte
Le paracétamol est généralement utilisé pour calmer les fortes fièvres, les maux de tête ou les courbatures. Par ailleurs, 50 % des femmes enceintes prennent du paracétamol dans le monde. Un chiffre qui pourrait faire peur si l’on considère les effets de ce médicament, comme :
- La perturbation de la production de certaines hormones, du côté de la mère et de l’enfant. Un panel de 13 chercheurs de spécialités différentes ont suivi de près l’impact du paracétamol sur des femmes enceintes entre 1995 et 2020 et ont conclu à une croissance anormale des troubles urogénitaux et reproductifs ;
- Les troubles neurologiques influant sur le comportement, l’apprentissage et le développement cognitif de l’enfant.
Paracétamol : un facteur de développement des troubles chez le bébé
Selon une étude parue en juin 2021 dans la revue European Journal of Epidemiology, le paracétamol est un facteur de développement de certains troubles chez le bébé. En effet, sur un panel de 70 000 enfants, l’étude démontre que la prise de paracétamol avant la naissance débouche sur :
- 21 % plus de chances de développer des troubles de l’attention et de l’hyperactivité (TDAH) ;
- 19 % plus de chances de développer un trouble autistique (TSA).
Le danger du paracétamol pour la femme enceinte et son bébé est surtout dû à une prise régulière ou même excessive du médicament. De ce fait, une consommation occasionnelle à faible dose demeure inoffensive et est bien plus indiquée que l’aspirine pendant la grossesse.
Grossesse et automédication
La prise de médicaments sans un avis médical préalable est particulièrement déconseillée pour les femmes enceintes. L’automédication, déjà peu recommandée dans la plupart des cas, est donc à bannir tout au long de la grossesse, mais également dans les mois qui suivent l’accouchement. Les médicaments vendus sans ordonnance sont également concernés.
Grossesse : des pictogrammes pour connaître les dangers d’un médicament
Depuis octobre 2017, il est possible pour les femmes enceintes de s’informer de la dangerosité d’un médicament d’un simple coup d’œil à l’aide de 2 nouveaux pictogrammes. Il ne s’agit pas d’une indication nouvelle mais simplement de rendre plus visible une information déjà présente dans les notices des boîtes de médicaments.
- Le pictogramme « interdit » informe que le médicament ne doit pas être utilisé ;
- Le pictogramme « danger » indique aux femmes enceintes que le médicament doit être utilisé uniquement s’il est indispensable et s’il n’en existe aucun autre adapté à leur pathologie.