Le 4 mars marquait la journée mondiale de lutte contre l’obésité. Cette maladie que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) considère comme une « épidémie mondiale », touche près de 800 millions de personnes dans le monde. Pour l’occasion, LeLynx.fr vous propose de déconstruire (ou confirmer) certains a priori à ce sujet.
La journée mondiale de lutte contre l’obésité a vu le jour en 2010 en Europe et en 2020 dans le monde. Elle permet de mutualiser les réflexions au sujet de ce problème de santé et, plus généralement, de sensibiliser le plus de personnes possible à ce sujet. En effet, faire évoluer les mentalités est là l’un des enjeux majeurs de cette journée, d’autant plus que l’on constate de plus en plus d’hostilité envers les personnes atteintes d’obésité.
Comment définit-on l’obésité ?
L’obésité se définit comme une maladie chronique provoquée par l’augmentation de la masse graisseuse dans le corps, et ce, sur le long terme. Elle n’est évidemment pas sans conséquences sur le corps puisqu’elle est responsable :
- D’inflammations ;
- De problèmes osseux, cardiovasculaires et pulmonaires ;
- Du diabète ;
- De cancers.
1 – L’obésité est forcément causée par une mauvaise alimentation
Pas toujours ! Les habitudes alimentaires ne sont pas toujours en cause lorsqu’il est question d’obésité. L’obésité est considérée comme une maladie multifactorielle. La génétique a par exemple un rôle non négligeable dans la perte ou la prise de poids.
Les inégalités sociales sont par ailleurs une autre cause d’obésité. Certaines personnes ne disposent pas de moyens financiers suffisants pour se nourrir sainement. Une alimentation de qualité joue un rôle évidemment non négligeable mais n’explique pas tout !
De surcroît, les personnes en proie au stress et autres appréhensions peuvent plus facilement développer certaines complications, dont une obésité.
2 – L’IMC est un indicateur fiable pour considérer une personne comme obèse
Si l’indice de masse corporelle (IMC) permet de plus ou moins déterminer la corpulence d’une personne, il n’est pas toujours fiable. En effet, celui-ci ne prend pas en compte la masse osseuse, la masse grasse ou encore l’âge d’un individu. Établi par un calcul prenant en compte le poids et la taille (masse divisée par la taille au carré), il ne saurait être considérée comme un indicateur à prendre absolument en compte lorsqu’il est question de poids. S’il y a donc des chances de pouvoir faire référence à l’obésité lorsque l’IMC dépasse les 30, il existe d’autres spécificités à prendre en compte.
L’OMS définit « le surpoids et l’obésité comme une accumulation anormale ou excessive de graisse corporelle qui peut nuire à la santé ». Et si l’IMC peut témoigner d’un éventuel problème de santé, il ne peut en rien être considéré comme une donnée absolument fiable. À titre d’exemple, un individu sportif, doté d’une certaine musculature et en bonne santé sera d’emblée considéré comme… obèse, si l’on croit l’IMC.
3 – Suivre un régime permet de combattre l’obésité
Le régime ne suffit pas. S’il s’agit bien évidemment d’un moyen efficace parmi d’autres pour perdre du poids, il n’est pas le seul, et surtout, ce n’est pas toujours celui auquel il faut penser en premier. L’obésité a des causes multiples et le versant psychologique a autant, si ce n’est plus d’importance que la dimension alimentaire.
Elle peut même être assimilée à un « cercle vicieux » compte tenu du fait que la maladie a de lourdes conséquences sur le bien-être de ceux qui en sont atteints. Une meta-analyse menée par Luppino et ses collègues a démontré que l’obésité augmente de 55 % le risque de développer une dépression, ce qui a un impact certain sur la capacité à soigner la maladie. Les auteurs indiquent par ailleurs que cette même dépression augmente de 58 % le risque de développer de l’obésité, corroborant l’aspect psychosomatique de la maladie. Celle-ci fait aussi partie des maladies non transmissibles les plus répandues.
4 – La proportion de personnes obèses dans le monde a triplé en à peine 30 ans
- INFO
Selon les chiffres de l’OMS, entre 1975 et 2016, la proportion d’adultes obèses dans le monde est passée de 4,7 % à 13,1 %. Il ne s’agit pas du seul (triste) constat que l’on peut faire sur l’avancée de l’obésité dans le monde. En 2019, 5 millions de personnes ont succombé en raison de leur surpoids et plus de la moitié, soit 2,9 millions, sont décédées de malnutrition.
Précisons néanmoins que l’organisme s’est basé sur l’IMC (supérieur à 30 lorsqu’il s’agit d’obésité) pour observer cette évolution. Ainsi, même si cette base ne suffit pas à définir une personne comme obèse, elle permet toutefois de se rendre compte, à grande échelle, à quel point la malnutrition a progressé dans le monde en quelques décennies à peine.
Tout cela s’explique par une augmentation généralisée des revenus des ménages, et donc, l’accès à davantage de nourriture, pas toujours saine pour la santé. La population mondiale ingère également plus de calories qu’elle n’en dépense au quotidien. Cela explique également pourquoi l’obésité gagne du terrain, non seulement en France, mais aussi d’autres pays, même ceux où les richesses sont moins abondantes.
5 – L’obésité représentera près de 1 000 milliards de dollars en dépenses médicales d’ici 2025
- INFO
1 000 milliards de dollars, soit près de 900 millions d’euros seront alloués à la maladie et ses conséquences. Prévention, traitements, suivi… Il s’agit d’un budget colossal qui sera consacré à l’obésité. Le site worldobesityday.org indique par ailleurs que les personnes atteintes d’obésité ont deux fois plus de risques de faire l’objet d’une hospitalisation en cas de test Covid-19 positif.