La voiture électrique est une promesse d’avenir selon prédicateurs et hommes politiques. Alors qu’elle a encore du mal à se frayer un chemin dans le marché automobile, voici un rappel chiffré de l’évolution de la voiture électrique.
Evolution du marché automobile électrique
Modèles électriques vendus en 2020
L’année 2020 est celle ou jamais pour les voitures électriques. Après des années de promesses non tenues, les constructeurs espèrent rattraper leur retard. Voici les dates de sortie des principaux modèles électriques attendus en 2020 :
- DS3 Crossback E-Trense ;
- Peugeot e-208 ;
- Mini Cooper SE ;
- Honda e ;
- Seat Mii Electric ;
- Peugeot e-2008 ;
- Volkswagen ID3 ;
- Volvo XC40 Recharge ;
- Audi Q4 e-tron.
Ventes de voitures électriques en 2019
En France, le nombre de voitures électriques vendues a augmenté en 2019, mais assez faiblement. Au total, 42 764 unités ont été immatriculées. 44% des parts de marché ont été concentrées par la Renault Zoé. On remarque que les autres constructeurs français ont fait peu d’efforts.
Modèle électrique |
Ventes en 2019 |
Parts de marché (%) |
---|---|---|
Renault Zoé |
18 817 |
44% |
Tesla Model 3 |
6 455 |
15,09% |
Nissan Leaf |
3 739 |
8,74% |
BMW i3 |
1 850 |
6,53% |
Kia e-Niro |
1 790 |
4,33% |
Smart Fortwo |
1 513 |
4,19% |
Hyundai Kona électrique |
661 |
3,54% |
Citroën C-Zero |
553 |
1,55% |
Tesla Model S |
543 |
1,29% |
Peugeot iOn |
529 |
1,27% |
Ventes de voitures électriques en 2018
En 2018, les ventes automobiles de voitures électriques ont augmenté par rapport à l’année précédente. Au total, 31 069 nouvelles immatriculations ont été enregistrées. La Renault Zoé est toujours très en avance sur la concurrence.
Modèle électrique |
Ventes en 2019 |
Parts de marché (%) |
---|---|---|
Renault Zoé |
17 038 |
54,84% |
Nissan Leaf |
4 668 |
15,02% |
Smart Fortwo |
1 278 |
4,11% |
BMW i3 |
1 267 |
4,08% |
Peugeot iOn |
1 030 |
3,32% |
Tesla Model S |
749 |
2,41% |
Citroën C-Zero |
746 |
2,40% |
Kia Soul EV |
660 |
2,12% |
Hyundai Ioniq électrique |
632 |
2,03% |
Tesla Model X |
503 |
1,62% |
Ventes de voitures électriques en 2017
L’année 2017 a été plutôt mauvaise pour le marché électrique, puisque le nombre de ventes a presque été identique à l’année 2016. On compte exactement 24 904 voitures électriques vendues, avec une part de marché qui dépasse les 60%.
Modèle électrique |
Ventes en 2019 |
Parts de marché (%) |
---|---|---|
Renault Zoé |
15 245 |
61,22% |
Nissan Leaf |
2 381 |
9,56% |
Smart Fortwo |
938 |
3,77% |
Peugeot iOn |
874 |
3,51% |
Tesla Model S |
862 |
3,46% |
BMW i3 |
856 |
3,44% |
Kia Soul EV |
818 |
3,28% |
Citroën C-Zero |
545 |
2,19% |
Tesla Model X |
506 |
2,03% |
Hyundai Ioniq électrique |
379 |
1,52% |
Ventes de voitures électriques en 2016
Modèle électrique |
Ventes en 2019 |
Parts de marché (%) |
---|---|---|
Renault Zoé |
11 402 |
52,32% |
Nissan Leaf |
3 887 |
17,84% |
Peugeot iOn |
1 191 |
5,47% |
Kia Soul EV |
992 |
4,55% |
Bolloré Bluecar |
944 |
4,33% |
Tesla Model S |
785 |
3,60% |
Citroën C-Zero |
777 |
3,57% |
Citroën e-Méhari |
487 |
2,23% |
BMW i3 |
384 |
1,76% |
Volkswagen e-Up |
212 |
0,97% |
Les parts de marché de la voiture électrique
Le marché automobile électrique est une goutte d’eau égarée dans l’océan du thermique. Actuellement en France, il représente à peine 5% si l’on additionne l’électrique à batterie et l’hybride rechargeable. Selon une prévision du site L’Usine Nouvelle, cette part devrait atteindre près de 20% en 2025 et 43% en 2030.
Ces prédictions optimistes le sont moins à l’échelle mondiale, puisque le marché de la voiture électrique devrait capter à peine plus de 20% des parts en 2025, pour atteindre 26% en 2030.
Investissements des constructeurs
La période 2019-2023 sera importante en matière d’investissements financiers de la part des constructeurs automobiles. Autour de globe, on annonce 224 milliards de dollars, répartis ainsi :
- 164Md$ des constructeurs occidentaux ;
- 27Md$ des constructeurs chinois ;
- 21Md$ des équipementiers occidentaux ;
- 6Md$ des équipementiers chinois ;
- 6Md$ des constructeurs de niche.
Ces investissements visent surtout le marché chinois, à la pointe de la voiture électrique.
Politique de soutien à la voiture électrique
2015-2017 : des aides de l’Etat et des collectivités
En 2015, l’Etat a décidé d’accordé un bonus écologique pouvant atteindre 6 300€, limité à 27% de la valeur d’achat du véhicule électrique. Certaines régions comme la Lorraine ou l’Île-de-France ont aussi encouragé les achats par des aides financières. Voici la liste des avantages et aides proposées par les services de l’Etat :
- Prime à la conversion ;
- Tarif préférentiel aux péages et pour le stationnement ;
- Bonus écologique ;
- Fiscalité avantageuse pour les entreprises.
2017-2020 : forcer la transition vers l’électrique
En 2017, le ministre de la Transition écologique, Nicolas Hulot, a affirmé que l’Etat allait interdire les voitures essence ou diesel à partir de 2040. La transition vers l’électrique a donc commencé. Une prime à la transition a été prévue pour les ménages modestes, un programme de déploiement des bornes de recharge également.
Les constructeurs ont signé un contrat avec l’Etat qui prévoit d’un côté de quintupler les ventes pour atteindre 150 000 immatriculations, contre la promesse de 100 000 bornes de recharge déployées avec aides publiques. Tout comme il existe un droit à la fibre, un droit à la borne devrait naître dans les copropriétés. La loi d’orientation des mobilités, fin 2019, prévoit une forte hausse de l’électrique d’ici à 2030.
La voiture électrique est-elle polluante ?
Les constructeurs de voitures électriques ont dû admettre devant le jury de déontologie publicitaire (JDP), en 2013, qu’ils ne pouvaient pas présenter ces véhicules comme non polluants. L’Autorité de régulation professionnelle de la publicité (ARPP) a déclaré : « On ne peut pas qualifier la voiture électrique de propre mais on peut avancer qu’elle contribue au développement durable ou qu’elle est plus propre que les voitures thermiques, à condition d’en apporter la preuve ».
L’Ademe a rappelé qu’une voiture électrique consomme deux fois plus d’énergie qu’une voiture thermique lors de sa fabrication, surtout en raison de l’assemblage des batteries. Le réseau Sortir du nucléaire appelle cette voiture « la voiture nucléaire » en raison de la production d’électricité, majoritairement nucléaire en France.
Les voitures électriques peuvent causer un épuisement des ressources minérales puisque les batteries utilisées sont fabriquées à partir de matériaux rares tels que le cobalt, le lithium ou encore le graphite.
Nombre de bornes de recharge
L’un des principaux problèmes que rencontre le marché de la voiture électrique en France est le réseau de bornes de recharge. Voici les statistiques de Chargemap sur le nombre de zones de recharge disponibles pour tous en France :
Période |
Bornes de recharge |
---|---|
3e trimestre 2018 |
15 020 |
4e trimestre 2018 |
16 018 |
1er trimestre 2019 |
16 638 |
2e trimestre 2019 |
17 406 |
3e trimestre 2019 |
18 003 |
4e trimestre 2019 |
18 597 |
1er trimestre 2020 |
18 721 |
Selon la même source, 56,7% des bornes de recharges sont des prises accélérées. 23,1% sont des prises standard et 13,8% sont des prises semi-accélérées. Le reste est de la recharge rapide. La majorité des points de recharge se trouvent sur des parkings et les voiries.
Histoire de la voiture électrique
1881-1920 : les premiers succès de l’électrique
En 1859, le physicien français Gaston Planté invente la première batterie rechargeable, qui fonctionne avec du plomb-acide sulfurique. La toute première voiture électrique est conçue en 1881 par trois Français : Camille Faure (électro-chimiste), Charles Jeantaud (constructeur) et Nicolas Raffard (ingénieur).
Ainsi, dans les années 1890 et 1900, les voitures électriques construites par Jeantaud connaissent un vrai succès. D’autant plus qu’elles battent des records de vitesse – à l’époque : 63km/h. Au tournant du siècle, les véhicules fonctionnant à l’électricité sont à leur apogée. La Poste, par exemple, livre le courrier avec la Mildé, une électrique qui peut rouler 50km en autonomie.
1973-2020 : la renaissance de l’électrique
En 1908, la Ford T ouvre une période hégémonique pour les voitures thermiques, qui dominent le marché sans concession à partir de 1920. Les progrès du moteur à explosion ont raison de l’électrique. Mais en 1973, le premier choc pétrolier ressuscite l’idée de la voiture électrique. Les constructeurs comme Peugeot et Renault proposent ainsi des modèles de test (Zoom, 205…) qui rebutent encore les acheteurs par leur prix et leur manque d’autonomie.
Utilisées jusqu’alors seulement par les services publics ou La Poste, les voitures électriques sont mises en avant après le Grenelle de l’environnement. En 2009, le ministre de l’Ecologie, Jean-Louis Borloo, et celui de l’Industrie, Christian Estrosi, présentent un plan pour développer le marché de l’électrique. Le but ? 2 millions de voitures en circulation en 2020.