Biocarburant : vers une augmentation du prix du Superéthanol E85 ?
Le Superéthanol E85 a la cote. Moins cher à la pompe, il plaît de plus en plus aux Français, particulièrement en cette période de flambée des prix du carburant et de l’énergie. L’achat d’un boîtier de conversion E85 homologué n’ayant aucun impact sur l’assurance auto, ce biocarburant a tout pour séduire. Cependant, les automobilistes craignent une hausse des taxes et par conséquent des prix.
Dans un sondage réalisé par OpinionWay pour la Collective du bioéthanol, 85% des sondés « souhaitent un engagement de l’Etat à ne pas taxer davantage le Superéthanol-E85 », ce biocarburant permettant une conduite plus écologique.
Si les automobilistes redoutent une augmentation de la taxation de ce biocarburant, c’est parce qu’il fait désormais partie du quotidien de nombreuses personnes.
En effet, Nicolas Kurtsoglou, responsable carburants du SNPAA (Syndicat National des Producteurs d’Alcool Agricole) rappelle, dans l’étude, que le nombre de stations-service proposant ce carburant du futur a fortement augmenté : désormais, plus d’une station sur quatre en possède.
Le prix moyen d’un litre de Superéthanol est 0,67€. À titre de comparaison, le SP95 affiche un prix moyen à la pompe de 1,58€.
Cette plus grande visibilité ainsi que son faible prix expliquent l’engouement que connait ce carburant auprès des conducteurs français. 81% d’entre eux savent que le Superéthanol est disponible à la pompe et 1 Français sur 3 connaît la manière de convertir sa voiture (boîtier homologué ou moteur flex-E85 d’origine) afin qu’elle puisse fonctionner au Superéthanol E85.
La crainte d’une plus grande taxation
Cependant, 70% des personnes interrogées redoutent une forte hausse dans les prochains mois et 79% estiment qu’il « est probable que l’Etat augmente fortement les taxes » sur ce biocarburant.
Les véhicules neufs plus respectueux de l’environnement deviendront, théoriquement, la norme dans quelques décennies. Aujourd’hui, les taxes sur les carburants polluants rapportent près de 40 milliards d’euros à l’Etat. Alors, comment compensera-t-il ce manque à gagner si les voitures de demain ne roulent plus à l’essence ou au diesel ?
Pour rappel, le prix du carburant est composé de quatre éléments :
- Le coût du pétrole brut ;
- Le frais de fonctionnement et les marges du distributeur ;
- Les coûts de production et de transport ;
- Les taxes, qui varient d’un pays à l’autre.
En France, les taxes représentent 60% du prix final à la pompe. En plus de la TVA (Taxe sur la valeur ajoutée) imposée à tous les biens et services de consommation, les carburants sont soumis à la Taxe Intérieure de Consommation sur les Produits Energétiques (TICPE). Cette dernière concerne les produits pétroliers voués à être utilisés comme combustibles pour les véhicules ou le chauffage. D’autres taxes indirectes sont également appliquées, comme la Taxe Générale sur les Activités Polluantes (TGAP).